L’appel de la cascade nous réveil tôt et nous met sur sa route. Le chemin, plutôt large au début, réduit peu à peu pour devenir un simple sentier de pierres après les dernières maisons passés.
Au bout de dix ou quinze minutes on peut déjà entendre le murmure de la cascade au loin. On n’a rien mangé avant de partir, et marcher le ventre vide est un peu dur. Mais finalement après environ une heure de marche on débouche, entre les arbres, sur une super vue de la cascade. On s'arrête pour prendre le petit-déjeuné : café, pain, pommes, raisins, biscuits, bananes. Un petit déjeuner trois étoiles !
On continue le chemin et vers 11h30 on est à environ 300 mètres du pied de la cascade et d'ici le murmure qu'on entendait au début s'est transformé en vrai rugissement. L'air est plus froid. Je range l'appareil photo et sors le kaway.
Le bas de la cascade est assez étrange : le jet d’eau n'arrive pas jusqu’au sol. L'eau, au cours de sa chute, se divise en milliards de gouttelettes et le tout est soufflé par un vent  impressionnant vers l'extérieur de la cascade.
On s'approche et le vent vient nous claquer sur les joues, la pluie horizontale l’acompagnant. Il ne faut pas longtemps pour être trempés. Tiño, lui, enlève son t-shirt ses chaussures et va faire quelques pas dans l'eau glaciale. Il est tout content : une espèce d'excitation enfantine...  Ça me fait sourire.
On repart vers 11h et décide de monter à la première partie si on trouve le chemin. 2h ou 2h30 de montée prévu et encore la même chose pour retourner à Cocachimba.
On trouve le sentier qui descend traverser le torrent avant de s'attaquer à la paroi presque verticale. Un sentier étroit et glissant à cause de pas mal de boue. Beaucoup de pierres aussi. Comme on sait qu'il y a un bon moment de marche on met les bouchées doubles; on marche à un bon rythme, on fatigue mais ne s'arrête pas. Pour se motiver on se dit qu'on fera une pause quand on trouvera une bonne vue sur la cascade mais elle n'arrive pas. Quand finalement on la rencontre, on est presque en haut. Eau, fruits et c'est reparti.
Une fois au sommet il reste 20 minutes à marcher sur un terrain presque horizontal.Arrivés au bout, un escalier en bois nous permet de nous rapprocher de la cascade. Deuxième douche de la journée. Puis en descendant un peu on se rapproche du haut de la deuxième partie. On peut sauter de rocher en rocher jusqu'à arriver à quelques mètres du gouffre. L’eau passe à une grande vitesse et l'idée de glisser sur une pierre fait froid dans le dos. L’eau est d'une couleur cuivrée assez foncée. Je me demande bien pourquoi.
On fait des photos et l'esprit enfantin de Tiño prend à nouveau le dessus et le fait sauter dans un bassin et barboter en riant.
Une paire d'orange bien juteuse pour se donner le courage de la descente et c'est parti !Le chemin est long et me laisse le temps de me perdre dans mes pensées.
Quand on arrive en bas un orage éclate. J'enfile mon kaway et part en courant vers un abri que j'avais vu plus loin en venant. J’ai beau courir, je n’évite pas cette troisième douche.
Une fois l'orage passé on continu et Tiño me raconte ses aventures de jeunesse comme mécano à Cuba et dans tout le Pérou.
On arrive vers 16h bien fatigués et mort de faim. Les 15 kilomètres de terrain accidenté ont eu raison de nos jambes. On demande à la femme de l’hôtel si elle peut nous préparer un repas et on file préparer nos bagages. Je prends une douche froide. On mange, paye, met les affaires sur la moto et on part à la nuit tombée. Objectif : Luya à 60 km de là. Tiño part devant et je suis.
La route est bonne jusqu'aux 15 derniers kilomètres. On quitte la principale pour une route de terre secondaire. Elle monte. De nombreux lacets sans barrières. L'obscurité, la lumière des phares qui éclaire la route et à côté le gouffre qui plonge dans les ténèbres. Au fond, les petites lumières du bourg en bas nous révèlent la réalité du précipice que l’ont longe. Je préfère rouler au milieu de la route.
La pleine lune, timide, nous accompagne cachée derrière les nuages. On arrive la nuit déjà avancée et on a du mal à trouver l'endroit qu'on nous a indiqué pour camper. Mais on trouve un hôtel à 7 soles par tête (2$). Je passe un moment dans un cybercafé : première connexion internet du Pérou : Il y à du temps à rattraper!

Photos : Gocta

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La llamada de la cascada nos despierta temprano y nos pone sobre su camino. El camino, ancho al principio, reduce poco a poco para hacerse simple sendero de piedras después de pasar las últimas casas.
Después de diez o quince minutos ya podemos escuchar el murmullo de la cascada a lo lejos...
No comimos nada antes de irnos, y caminar el estómago vacío es un poco difícil. Pero finalmente, después cerca de una hora de marcha desembocamos entre los árboles, sobre una vista hermosa de la cascada. Nos paramos para tomar el desayuno: café, pan, manzanas, uvas, galletas, plátanos. ¡ Un desayuno tres estrellas!
Seguimos el camino y a las 11h 30 llegamos a 300 metros del pie de la cascada y de aquí, el murmullo que escuchábamos en el principio se transformó en verdadero rugido. El aire es más frío. Guardo la cámara y saco la chompa de lluvia.
La parte baja de la cascada es bien extraña: el chorro de agua no llega hasta el suelo. El agua, durante su caída, se divide en mil millones de gotitas y todas son sopladas por un viento impresionante hacia el exterior de la cascada.
Nos acercamos, el viento viene golpeandonos y la lluvia horizontal le acompaña. En nada de tiempo estamos totalmente mojados. Tiño quita su camiseta y sus zapatos y se va caminando un poco en el agua glacial.
Nos vamos tipo 11 y decidimos subir a la primera parte si logramos encontrar el camino. Son entre 2 horas y 2h 30 de subida previstas y la misma cosa para bajar a Cocachimba.
Encontramos el sendero que baja al torrente antes de atacarse a la pared casi vertical. Un sendero estrecho y resbaloso por mucho lodo. Muchas piedras también. Así como sabemos que hay un buen momento de subida, caminamos por cuatro; vamos a un buen ritmo, nos cansamos pero no nos paramos. Para motivarse nos decimos que descansaremos cuando encontremos una buena vista sobre la cascada. Cuando finalmente se la encuentra, estamos ya cerca de la cima. Agua, frutas y seguimos.
Una vez en la cumbre queda 20 minutos de un terreno casi horizontal.
Llegados al final, una escalera de madera nos permite acercarnos a la cascada. Ya segunda ducha del día. Luego bajando un poco nos acercamos al tope de la segunda parte. Podemos saltar de roca en roca hasta llegar a algunos metros del precipicio. El agua pasa muy rápido y la idea de resbalarme sobre una piedra me da escalofrío. El agua es de un color cobrizo bastante oscuro. Me pregunto bien por qué.
Hacemos unas fotos y Tiño va saltando en un estanque.
¡ Un par de naranjas muy jugosas para darse el ánimo de la bajada y nos vamos!
El camino es largo y me deja el tiempo de perderme en mis pensamientos.
Cuando llegamos abajo, una lluvia fuerte nos está esperando. Me pongo mi kaway y voy corriendo hacia un refugio que había visto más lejos a la ida. Puedo correr todo lo que quiero, no puedo evitar esta tercera ducha.
Una vez la tormenta pasada continuamos y Tiño me cuenta sus aventuras de juventud como mecánico en Cuba y en todo el Perú.
Llegamos a las 4, bien cansados y muertos de hambre. Los 15 kilómetros de terreno accidentado vencieron nuestras piernas. Pedimos a la mujer del hotel si puede prepararnos una comida mientras preparamos nuestros equipajes. Tomo una ducha fría.
Comemos, pagamos, armamos los equipajes sobre las motos y nos vamos al mismo tiempo que el atardecer. Objetivo: Luya a 60 km de ahí. Tiño va delante y sigo.
La ruta es buena hasta los últimos 15 kilómetros. Dejamos la ruta principal por un camino de tierra secundario. Sube. Muchos serpenteos sin barreras. La oscuridad, la luz de las motos que alumbran el camino y al lado el precipicio que cae en la oscuridad. Al fondo, las pequeñas luces del pueblo abajo nos revelan la realidad del precipicio que seguimos. Prefiero andar en medio del camino.
La luna llena, tímida, nos acompaña escondida detrás de las nubes. Llegamos la noche ya avanzada y nos hace complicado encontrar el lugar que nos dijeron para acampar. Pero encontramos un hotel a 7 soles por cabeza (2$). Voy un momento en un cibercafé: primera conexión internet de Perú: Hay tiempo que recuperar!

Fotos : Gocta